Fondations pour une bonne sante

 

Nouvelles pathologies, risques accrus de  décès prématurés,  et si notre santé était victime de  notre alimentation, et de notre mode de vie plus sédentaire ?

L'alimentation a changé, certes, et dans les pays industrialisés, la quantité de nourriture et aussi la qualité a évolué;  Au dépend de certains nutriments, quasi absents de notre alimentation industrielle, alors que d'autres sont présents en quantité trop importante.

Cancer, maladies cardio-vasculaires, obésité,  des pathologies en recrudescence de façon importante. Quel est le rôle de l'alimentation dans ces maladies ? La preuve est difficile à apporter, et pourtant, les scientifiques sont formels sur certains points.   Et si notre mode de vie devenu plus sédentaire  favorisait aussi un terrain plus sensible aux maladies ? Et qu'en est-il réellement de l'influence de la prise de poids et de l'obésité  sur les risques de développer des maladies ?

Nous allons vous donner quelques pistes de réponses, issues tout simplement d'un cours de 1ère année de médecine.

Vous voulez être en bonne santé, et le rester ? Lisez ces quelques conseils, si évidents, mais si importants !

 

EVOLUTION DE L´ALIMENTATION

Il n´y a pas si longtemps que cela...

L´évidence de la relation entre l´alimentation et les maladies était très claire :

S´il y avait une carence :

  • en protéines,  on constatait  le syndrome de Kwashiorkor (syndrome de malnutrition protéino-calorique sévère de la première enfance);
  • en énergie, on diagnostiquait le syndrome du marasme (une maladie liée à la  dénutrition).
  • en vitamine C, c'était le scorbut (maladie à une carence, délétère en vitamine C, qui se traduit chez l'être humain, dans sa forme grave, par un déchaussement  des dents et la purulence des gencives,  des hémorragies etc...)
  • en vitamine B1, le syndrome du Béri Béri était présent  (une déficience en vitamine B1,  qui provoque une insuffisance cardiaque et des troubles neurologiques. ...

Aujourd'hui...

DANS LES PAYS EN VOIE DE DEVELOPPEMENT :

Les carences sont encore là... La relation alimentation et santé, est, dans ce cas,  plus qu´évidente

DANS LES PAYS INDUSTRIALISES :

L'évolution de l´industrie alimentaire et les progrès technologiques permettent une meilleure accessibilité des aliments, pour tous ;  Le développement économique entraîne aussi une augmentation du pouvoir d´achat : Les habitudes alimentaires changent, les pathologies de carence, disparaissent.

Mais, les déficiences en certains nutriments, et les surcharges en d´autres,  existent, mais sont moins «concrètes ». L´alimentation, parfois inadaptée ne peut pas être considérée comme  la cause  directe des maladies les plus répandues de nos jours, mais elle peut participer à leur déterminisme et évolution.

Exemples de maladies où l'alimentation est, au moins en partie, considérée responsable :

différentes maladies et leur répartition

Cancer : 27 % des décès (dont 40 % des décès prématurés !)  320 000 nouveaux cas par an et 150 000 décès

Maladies cardio vasculaires : seconde cause de mortalité en France, 180 000 personnes en meurent chaque année, soit  33 % de la population

Obésité : 5 à 10 % des adultes sont concernés,  15 à 18 % des enfants de  5 à 12 ans !

Ostéoporose : Touche principalement  les femmes :  1 femme sur 10 à 50 ans,  2 femmes sur 10 à 60 ans, mais 4 femmes sur 10 à 75 ans.  Total : 2.8 millions de femmes !

Diabète : entre 2 et 3 % des adultes  (une partie des diabétiques ne se savent pas malades  !)

Toutes ces maladies  sont des maladies  multi-factorielles (Les facteurs peuvent être physiologiques, génétiques, environnementaux, etc.. mais les facteurs  alimentaires ne sont pas les moindres responsables...)

 

Il  est intéressant  de connaitre quelques chiffres pour comprendre comment a évolué notre alimentation

 

MODIFICATION DES  HABITUDES ALIMENTAIRES

La consommation de  pain , principal aliment  de nos grands parents, le pain complet spécialement,  a diminué d´une façon impressionnante :

Voici la consommation en grammes par jour , d´après le rapport HCPS fait en 2000 :

évolution de la consommation de pain

Pendant la même période, voici l´évolution de la consommation de sucre, en kilo par an , et l'évolution du nombre de calories par habitant :

évolution de la consommation de sucres

Ces  deux exemples très simples confirment que l´alimentation a évolué de façon importante , mais pas forcément dans le bon sens

 

  • L´augmentation de la consommation des produits sucrés conjuguée à la baisse de la consommation des légumes secs, féculents, et produits céréaliers   a contribué à diminuer les apports énergétiques en fibres, amidons, protéines végétales, ainsi qu´une augmentation des sucres simples

 

  • L'augmentation de l'énergie (calories) a augmenté également, alors que dans le même laps de temps, les dépenses énergétiques ont diminué, dues à une vie plus sédentaire, aux moyens de locomotion facilités, etc...

 

  • L´augmentation de la consommation de viande a permis d´augmenter les protéines animales , donc l´apport protéique global,. Cependant, les lipides saturés, dont on sait qu´ils sont néfastes à notre santé lorsqu´ils sont consommés en quantité trop importante, ont naturefruits et légumesllement progressé.

 

  • L´augmentation  de la consommation des fruits et légumes (choix plus important, transport facilité, disponibilité en toutes saisons...)   a amélioré l´équilibre nutritionnel en vitamines et fibres, mais cet apport reste encore  insuffisant, notamment pour rééquilibrer  l´augmentation des sucres simples et des lipides saturés (beurre, viandes rouges, huile de palme...)

 

En 50 ans, la consommation alimentaire s´est profondément modifiée, la part des calories d´origine animale dans la ration alimentaire est ainsi passée d´environ 30 % de la ration calorique en 1950, à 40 % depuis 1980.

La substitution massive des produits d'origine végétale par des produits d'origine animale n'a pas affecté la part relative des protéines dans la ration. Elle a, en revanche, entraîné un accroissement très important de la part des lipides (de 30 à plus de 40 % des calories ingérées) et une diminution symétrique de la part des calories glucidiques.



Mais  constatation est faite que la contribution des macronutriments est aussi modifiée, de part cette diversification des apports alimentaires :

  • Les glucides complexes, les fibres, les protéines d´origine végétale et les micronutriments sont en diminution
  • Les sucres simples (saccharose), les protéines d´origine animale, les lipides, invisibles ou saturés,  sont en hausse

 

COMMENT PROUVER QUE LA SANTE ET L´ALIMENTATION SONT LIEES ?

HyppocraHyppocrate : la santé est dans votre assiettete, disait déjà à l'époque "la santé vient de votre assiette".

Il a dit aussi "Votre meilleur médicament sera dans votre assiette"

*Hippocrate:  médecin grec,  460 - 370 avant J.-C-, considéré comme la plus grande figure de la médecine

 

Même si ENVIE est persuadé que nous serons demain, suivant notre alimentation et notre mode de vie d´aujourd´hui, il est difficile de trouver et de prouver LA SOLUTION :

  • Les effets potentiels sont souvent à long terme, et pas aussi percutants qu´un syndrome de  scorbut ou un béri béri ;
  • Comment déterminer « le  responsable »,  l´aliment en lui-même, ou les nutriments qu´il contient , en trop faible ou trop importante quantité ?
  • Comment déterminer précisément quels sont les besoins en aliment ou en nutriment de chaque personne, en fonction de son âge, son sexe, ses dépenses énergétiques , ou de son mode de vie ?

Des études épidémiologiques sont réalisées par des scientifiques pour rechercher les relations entre santé et alimentation;

  • Soit en observant la population : Etudes qui peuvent suggérer une relation entre un aliment ou une habitude alimentaire et la santé d´une population globale
  • Soit en recherchant une relation au niveau individuel, ce qui a l´avantage d´être plus convaincant.
  • Soit en  modifiant les habitudes alimentaires,  en agissant sur des individus, donc, en modifiant le facteur  (études randomisées), qui permettent d´affirmer un lien de cause à effet.

 

Prenons l'exemple des 3 maladies multi-factorielles qui touchent fréquemment notre population industrielle : le cancer, les maladies cardio-vasculaires et l'obésité .

 

EFFET DE L´ALIMENTATION SUR LE CANCER

Tous les médecins et chercheurs sont d´accords là-dessus : l´augmentation de la consommation de fruits et légumes,  la prévention et la  diminution de l´obésité,  la pratique régulière d´une activité sportive,  sont nécessaires à la diminution des facteurs de risque d´être atteint par cette maladie.

La consommation excessive de sel, et notamment les aliments conservés par salaison, la consommation trop importante de graisses, de protéines animales (viande rouge spécialement) augmenteraient le risque de développer un cancer.

De  même, la consommation trop faible en vitamines et en antioxydants, en folates (apport de vitamines B9) et aussi la consommation trop faible de fibres (un effet protecteur des fibres alimentaires/polysaccharides autres que amidon,  est prouvé notamment sur les cancers du colon-rectum, du pancréas et du sein),  augmentent le risque de développer un cancer ;

Une étude réalisée en 1981  (Doll R,  Peto R. J. Natl Caner Inst, 1981, 66, 1192-1308) conclue que  30 à 40 % des cancers chez l´homme et  60 % chez la femme seraient dus à l´alimentation.

 

 

EFFET DE L´ALIMENTATION SUR LES MALADIES CARDIOVASCULAIRES

artère humaine

Certains aliments ont un effet protecteur :

céréales complètes

Céréales complètes (non raffinées, contenant l´ensemble des fibres, vitamines et minéraux du grain)

 

Noix

Fruits oléagineux : noix, noisettes, amandes... (phytostérols, acide alpha-linolénique, vit E, minéraux,...)

 

fraise

Fruits et légumes (caroténoïdes, vit C et E, composés phénoliques, folates, fibres,...)

 

 

plat de poisson Poissons (acides gras oméga 3 : acide éicosapentaénoïque (EPA) et acide  docosahexaénoïque (DHA) )

 

 

Une étude mondiale très intéressante sur les maladies cardiovasculaires:

INTERHEART : une étude mondiale dirigée par le Dr Salim Yusuf, de l'Université McMaster, qui porte sur les maladies cardiovasculaires. Elle a permis de répertorier les facteurs de risques reconnus dans 90 % des  infarctus du myocarde dans le monde .

L'étude a été réalisée auprès de 15 000 patients qui avaient subi un premier infarctus du myocarde aigu et de 15 000 témoins asymptomatiques (appariés pour l'âge et le sexe) provenant de 262 centres dans 52 pays en Asie, en Europe, au Moyen Orient, en Afrique, en Australie, et en Amérique du Nord et du Sud.

Conclusion :

"Peu importent l'endroit où vous vivez, votre âge ou votre apparence, des chercheurs en santé ont récemment découvert que 90 % des premières crises cardiaques (infarctus du myocarde) pouvaient être attribuées à 9 facteurs de risque :   un taux anormal de lipides dans le sang, l'hypertension artérielle, la cigarette, le diabète, l'obésité abdominale, le stress,  une consommation quotidienne insuffisante de fruits et de légumes, de même que le manque d'exercice chaque jour."

Une modeste consommation d'alcool (trois ou quatre consommations par semaine) a été jugée être une mesure préventive

Lipides, Hypertension, diabète, obésité abdominale, consommation quotidienne insuffisante de fruits et légumes ? Ces facteurs concernent bien l'alimentation.

 

 

EFFET DE L'ALIMENTATION SUR L'OBESITE

L´obésité : Un déséquilibre important entre les apports alimentaires et les dépenses énergétiques.

L'alimentation est le principal facteur de surpoids et d'obésité. Mais elle  n´est pas seule en cause : Des facteurs génétiques et  l´environnement agissent sur le  masse grasse , la réserve énergétique du corps humain. Des hormones comme la leptine et l´insuline font partie des nombreux neuromédiateurs qui interviennent aussi  dans les mécanismes de régulation de la prise alimentaire et de la dépense énergétique.

Plus personne ne met en doute les conséquences néfastes du surpoids et de  l´obésité (glycémie,  pression artérielle, lipides, maladies cardio-vasculaires...)

Voici , en moyenne , l'évolution du nombre absorbé de calories journalièrement entre 1961 et 2002 , données qui mériteraient d'être réactualisées .

calories évolution

COMMENT L´ALIMENTATION  PEUT INFLUER SUR LA SURCHARGE PONDERALE

Nous avons vu que seule l'alimentation n'est pas responsable  à 100 % des phénomènes de surpoids et d'obésité, mais prendre soin de sa santé  commence déjà par soigner son alimentation, étant donné que ce facteur peut-être maitrîsé.

Notre alimentation industrielle comprend en effet  :

  • Trop peu de fruits et légumes  (peu caloriques) , trop peu d´aliments sources d´amidon (index glycémique bas)
  • Trop de graisses (cachées)
  • Trop de boissons alcoolisées
  • Et bien entendu, un vie trop sédentaire et trop peu d´activité physique journalière

QUAND PARLE -T-ON D'OBESITE ?

Elle se mesure en IMC : Indice de masse corporelle. Au dessus de 29.9 , on parle d'obésité

surpoids et obésité

 

EVOLUTION DE L'OBESITE :

D´après l´étude OBEPI sur 9 ans, l´augmentation  globale est de 5.7 % par an ! Et les conséquences de l´obésité sur la santé  sont  dramatiques : Une cause majeure de mortalité, de maladies et d´incapacités.

Evolution de l'obésité en France  entre 1997 et 2009 :

Obésité en France

Plus l´Indice de masse corporelle (IMC) est élevé, plus les facteurs de risque de maladies chroniques sont élevés :

  • Les maladies cardiovasculaires (principalement cardiopathie et accident vasculaire cérébral)
  • le diabète,
  • les troubles musculo-squelettiques, en particulier l´arthrose,
  • certains cancers (endomètre, sein et colon).

obésité chez l'enfant

D´après le rapport IOTF 2005 , on constate une  augmentation de 2%   d' enfants en surpoids ou obèses par an en Europe  :   1 enfant sur 5 (20 % des enfants sont concernés).  En ce qui concerne la France, le chiffre atteint 16 % d´enfants en surpoids ou obèses.

Le surpoids et l´obésité chez l'enfant  s´accélère depuis 10 an. Il est dangereux car il est  plus rapide que chez l´adulte, et en plus on répertorie de plus en plus d´obésités massives !

Conjointement, l´obésité s´étend aux pays en développement, et  les  résultats décevants des traitements et interventions sont alarmants.  L´obésité de l´enfant est associée à un risque accru de décès prématuré et d´incapacité à l´âge adulte. Elle est  associée aussi dès l´enfance à des pathologies (diabète de type II).

Le risque pour un adolescent obèse de le rester est estimé à 78 % chez les hommes et 63 % chez les femmes

D´où l´intérêt de la PREVENTION ! Et l'alimentation reste la meilleure solution pour la prévention de l'obésité

 

Vous surveillez votre alimentation ? Parfait ! Mais savez vous qu'un autre facteur  influence votre santé ?

LA SEDENTARITE

 

 

 

 

 

 

 

La sédentarité est définie comme mouvements réduits au minimum et dépense énergétique proche de celle du repos".  (Dietz Proc Nutr Soc 1996); Elle se mesure en "temps assis"

La sédentarité est une cause majeure de mortalité, de maladies et d´incapacités.

L´OMS (organisation mondiale de la santé) donne ces chiffres, alarmants  :

  • 4ème facteur de risque de mortalité à l´échelle mondiale (6 % des décès), juste après l´hypertension (13 %), le tabagisme (9 %) et un taux élevé de glucose dans le sang (6 %).
  • Cause principale d´environ 21 à 25 % de la charge du cancer du sein et du côlon, 27 % de celle du diabète et environ 30 % de celle des maladies cardiaques ischémiques.
  • 60 à 85 % de la population mondiale a un mode de vie sédentaire.

Evolution de la composition corporelle

L'évolution de la sédentarité est réelle : Nos ancêtres avaient une  dépense  énergétique supérieure  et la mécanisation a réduit les travaux liés à l'effort physique , l´évolution des moyens de locomotions également, et  les loisirs se passent plus devant l´ordinateur et la télé que en activités physiques notamment à l´extérieur.

Le manque d´activité physique  interagit avec nos gènes et  est en partie responsable du développement des maladies métaboliques et de la sarcopénie ( diminution de la masse musculaire, la graisse prenant le pas sur le muscle.)

La sédentarité multiplie les facteurs de risque de mortalité et de morbidité :

  • A court terme, il y a  augmentation des facteurs de risques de pathologies
  • A plus long terme, si la sédentarité se prolonge, les pathologies apparaissent.

On estime que la sédentarité est un facteur de risque de :

  • coronaropathie dans 45 % des cas
  • d´accident vasculaire cérébral (60%)
  • d´ hypertension (30%)
  • de cancer du colon (41%)
  • de cancer du sein (31%)
  • de diabète de type 2 (50%)
  • d´ ostéoporose (59%)

Les enfants et jeunes gens âgés de 5 à 17 ans devraient accumuler au moins 60 minutes par jour d´activité physique d´intensité modérée à soutenue.

Les adultes devraient pratiquer au moins, au cours de la semaine, 150 minutes d´activité d´endurance* d´intensité modérée ou au moins 75 minutes d´activité d´endurance d´intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d´activité d´intensité modérée et soutenue;

*par périodes d´au moins 10 minutes d´après les recommandations de l´OMS

 

 

A retenir :

Les autorités sanitaires recommandent de  manger suffisamment de  fruits et légumes , et en règle générale, équilibrer notre alimentationCroquez la pomme.

Elles recommandent aussi de bouger, de faire du sport, de marcher, c'est à dire diminuer la